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Vide et des airs
Vide et des airs
  • Du vide et des airs ?... Un petit endroit plein de tourments et de légèreté dans un monde assez dur et pénible, où l'écriture sera présente, ainsi que des images pour illustrer ce que j'aurai à exprimer, alors que je viens de fêter mes 40 ans déjà.
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20 janvier 2017

Une victime

J'ai vu ma psychologue hier qui, après quelques minutes de conversation, a tenté de me faire comprendre à quel point il était important, en fait, que je sache que j'étais une victime. Victime donc, des excès, en paroles et en actes de la part de mon propre père, que j'aime pourtant. Dieu seul sait peut-être alors à quel point ça peut ne pas être évident pour moi de me positionner en tant que simple victime, et en rien d'autre que cela, mais passons...

Ma psychologue m'a aussi dit, à un moment, hier, après que nous ayons parlé de je ne sais plus quoi, que je n'étais pas seule.

Pas seule ? La solitude existe bel et bien pourtant. Lorsque l'on est seul(e), déjà. Lorsque l'on se sent seul(e) aussi, parfois, et en dépit de la présence d'autres personnes que nous-mêmes et que nous aimons pourtant. Et il y a la vie qui est quand même là pour nous rappeler que, d'une part, lorsque l'on vient au Monde, nous naissons "seul(e)", et que lorsque la mort nous emporte, c'est encore seul(e) qu'il faut partir.

Vaste sujet, donc, que la solitude, ou que le sentiment de solitude, mais je me sens encore comme sans la moindre inspiration ce matin.

Hier, je suis allée, pour la 2ème fois en 2 jours, voir ma grand-mère paternelle avec mon père, dans la maison de retraîte de Mam'bé. Elle s'est montrée plutôt agréable, mais j'ai pris un peu moins de plaisir à la voir que l'avant-dernière fois. Elle a été impatiente vis-à-vis de moi, après qu'elle m'ait demandé de lui attraper un cintre que je ne parvenais pas à trouver assez vite à son goût, en tapotant à plusieurs reprises la jambe de mon père, comme pour lui signifier le fait que je n'étais pas assez vivace ou efficace. Mon père, après ça, s'est énervé contre elle, mais comme je n'avais rien vu, j'ai demandé à mon père, poliment, de baisser le ton et de ne pas s'énerver contre Mam'bé. C'est juste après que nous ayons quitté la maison de retraîte de ma grand-mère que mon père m'a expliqué la raison pour laquelle il s'était énervé contre elle, et là, je dois dire que j'ai mieux compris sa réaction. Non mais ! J'étais en train de faire de mon mieux pour lui apporter mon aide, et elle n'a pas trouvé meilleure réaction à adopter que le mécontentement, l'irritabilité !?! Ce sont ses 88 ans ou cette espèce de "prison", son état de santé, sa solitude ou son je ne sais quoi qui la rendent aussi intolérante, impatiente, ou quoi ? Je n'en sais rien mais je peux vous dire que ça n'a pas été pour me donner l'envie de la revoir de si tôt.

Aussi, et à un moment où j'étais assise auprès d'elle sur son lit, elle m'a posé une question étrange. Elle a demandé à savoir quand est-ce que j'allais retourner dans la "boîte" qui se trouvait je ne sais où tant elle était peu claire dans ses propos. J'ai fini par comprendre, au bout du compte, qu'elle parlait d'hôpital ou de clinique psychiatrique. Je peux vous dire que cette question m'a heurtée, m'a bien fait mal au coeur. Mais ça ne m'a pas non plus empêchée de lui répondre ce que je pensais. A savoir que, même s'il ne fallait jamais dire jamais, ainsi que Farzine l'a déjà souligné, je faisais vraiment de mon mieux pour ne plus jamais avoir à retourner dans ce genre d'établissements dans lesquels, à mes yeux, on se perd plus qu'on ne s'y trouve. Un asile. Un refuge. Un HP ou une "zone de confort", particulièrement étrange dans le genre. Ma zone de confort, mon refuge sont ici, dans la maison de Farzine, et je me sens un peu anxieuse (quoi qu'à la fois assez excitée) à l'idée de savoir que dès que ce sera possible, je devrai quitter cette maison. Me séparer de Farzine et Cookie, et m'éloigner du bassin d'Arcachon. Trouver d'autres soignants. Commencer, encore, une nouvelle vie.

Rien que d'y penser, ça me fout le moral à zéro. J'adore Bordeaux et j'ai hâte d'avoir un "chez-moi" qui sera aussi l'appartement de Louis, mais je flippe à la fois. Il est 6h10 et j'ai déjà pris 2 anxiolytiques ce matin, alors que je me suis levée à 4 heures et quelques. Pourtant, je me sens assez déprimée, un peu comme s'il n'existait pas d'issue satisfaisante par rapport à ma situation actuelle, qui n'est certes pas toujours confortable. Il est donc bien vrai que la vie, parfois, c'est pire que de la merde !...

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