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Vide et des airs
Vide et des airs
  • Du vide et des airs ?... Un petit endroit plein de tourments et de légèreté dans un monde assez dur et pénible, où l'écriture sera présente, ainsi que des images pour illustrer ce que j'aurai à exprimer, alors que je viens de fêter mes 40 ans déjà.
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16 décembre 2016

La petite histoire de deux tapisseries roses

Il n'a pas posé tout vraiment, du papier rose aux oiseaux blancs, et laissé tout autour de moi, le vide pour trouver ma voie... Ca, c'était une tentative de poème qui aurait parlé de la tapisserie que j'avais encore, à 9 ans, lorsque je vivais à Libourne, mon frère et nos parents. Mon père savait vraiment bien tapisser, à l'époque. Mais, cette fois encore, il n'était pas allé au bout de ce qu'il avait entrepris, puisque cette tapisserie rose clair avec de petits oiseaux blancs n'avait été posée que sur la moitié des murs de ma chambre, qui me semblait si grande lorsque j'étais enfant. Je pense que l'amour passionnel qui avait fait que mon père s'était épris de Muriel (la future mère de leurs 5 prochains enfants) avait dû faire oublier à papa d'achever les petits travaux qu'il avait entrepris dans la chambre de sa petite fille. Mais bon, je me rappelle assez bien du fait que j'avais recouvert une partie du mur tout blanc avec quelques petits posters dénichés dans les programmes télé. Toutes les célébrités y passaient à ce moment-là, Madonna, Julie Pietri, A-Ha, Robert Smith, etc...

A peu près un an plus tard, alors que j'avais 10 ou 11 ans et que nous avions quitté Libourne (maman, mon frère et moi, puisque papa était parti), et que nous avions emménagé dans la grande résidence de château raba à Talence, dans une tour dont, avant de la voir de mes propres yeux, je m'étais mise en tête que nous vivrions dans une tour en ruines d'un modeste château vu que maman n'avait qu'un boulot pour faire vivre 3 personnes, il a aussi fallu que je fasse, pour ma chambre, le choix d'une tapisserie.

Etant donné que ma mère avait décidé que sa propre mère (Mamé) nous accompagnerait dans un grand magasin afin que je choisisse la tapisserie idéale, j'aurais dû me douter que ça tournerait mal. Ma grand-mère, très catholique et rigide, veillait au grain et à ce que rien ne dépasse. Gare aux apparences car avec elle, il fallait que tout ait l'air nickel. Pourtant, naïve et jeune que j'étais, une tapisserie très particulière m'avait fait de l'oeil, et j'en étais tombée amoureuse. On aurait dit un vrai mur de briques avec du ciment, c'était une tapisserie vraiment bien imitée, et qui me plaisait tellement. Mais la réponse de la part de ma mère et de la sienne avait été catégorique : ce serait non ! Même pas l'ombre d'une tentative de faire un compromis avec l'enfant que j'étais. Est-ce que ma mère ou la sienne aurait pensé à me dire "pourquoi pas, mais à condition qu'il n'y ait qu'un ou deux murs tapissés ainsi, et que le reste soit blanc, car tu te lasserais très vite et cela donnerait à ta chambre un air beaucoup trop sombre, tu t'y sentirais toi-même bien vite trop à l'étroit..."

Que nenni. Je n'avais d'ailleurs pas eu le choix non plus pour l'autocollant géant qu'on allait mettre sur la porte de ma chambre. Je rêvais d'un somptueux cheval derrière une porte en bois qui laissait bien voir la tête du magnifique animal, mais ma mère et l'autre m'avaient imposé une vue romantique et gnan-gnan sur un petit jardin qui laissait voir de l'herbe verte et un putain de fauteuil en osier blanc. Quant à la tapisserie, j'avais eu beau me rebeller et me montrer infecte (avec ma grand-mère, surtout), on ne m'avait pas laissé le choix non plus. J'avais donc eu l'infect loisir, alors que j'étais au collège en 6ème, d'avoir une tapisserie rose claire aussi. Car non, voyez-vous, le fait de laisser un enfant de 10 ou 11 ans donner son avis et parler de ses goûts quant à une chose qui le concerne directement est de la folie pure évidemment !...

Alors après, et en dépit de tout l'amour que j'ai pour ma mère, il ne fallait pas qu'elle s'étonne trop non plus, du fait qu'à partir de 11 ans, j'avais déjà commencé à lui en faire voir de toutes les couleurs. Et croyez-bien que les couleurs que je lui faisais voir, c'était tout sauf du rose tendre bonbon. Il fallait vraiment qu'elle pleure, après que je lui ai écrit que je ne voulais plus qu'elle se montre aussi intrusive et présente dans ma vie, et qu'elle me dise qu'elle m'aimait, pour que je pleure aussi, étrangement touchée, sensible à son chagrin de mère, pour que je lui dise que je l'aimais aussi, et pour qu'à nouveau et chaque fois, je me fasse toute petite et qu'elle revienne envahir ma vie, car elle y était omniprésente.

Le 21 mars prochain, ça fera donc 6 ans que maman est partie "rue des étoiles", et je pense encore à elle, chaque jour qui passe et du matin au soir. Contrairement à mon père, qui n'y pense plus vraiment, m'a-t'il dit. Mais y a t'il déjà au moins une seule fois dans sa vie sérieusement pensé, à sa Nanette ?... J'en doute sérieusement. Il y a en tout cas une chose dont je suis sûre, c'est que s'il était vrai que maman avait dit un jour à mon père qu'il était son meilleur ami, et si elle était (d'une manière ou d'une autre) témoin de tout ce qui se passe aujourd'hui, alors elle se considérerait plutôt comme un escroc ou un vaurien. Un homme pour qui la loi aura toujours plus d'importance que la morale. Un homme profitant de sa soeur si solidaire et de la loi sainte et sacrée pour se protéger de la culpabilité dûe au fait qu'il n'accorde plus aucun crédit à ce que notre mère lui avait fait promettre, avant de rejoindre les étoiles. "Occupe toi bien de Xavier et Fanny, surtout de Fanny"...

Je dois tout de même avouer qu'il doit être plus aisé d'acheter du whisky afin de ne jamais manquer d'alcool chez soi, plutôt que de consulter un Médecin compétent, qui nous ferait sans aucun doute changer d'anti-dépresseurs et qui nous prescrirait peut-être même quelques calmants ou anxiolytiques. Parce qu'il est vrai que le malheur, il faut le boire pour y croire ! Alors Santé à toutes et à tous, et que vos vies soient les plus longues, belles, saines et harmonieuses possibles. Puis continuez à faire ce que vous avec toujours fait : soyez donc égoïstes, et choyez bien votre petit bonheur, pour que jamais rien ne puisse venir le perturber, surtout. Car "charité bien ordonnée..." commence par où l'on sait !

mur de briques tapisserie

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